Bâtiment Fossile à l’École de Cabriès / Amelia Tavella Architectes

Architectes : Amelia Tavella Architectes
Surface : 2300 m²
Année : 2023
Photographies : Thibaut Dini
Fabricants : Gesso, Halfen, Oty Light, ROCAMAT, ROCKWOOL, Regent, Soprema
Architecte principal : Amelia Tavella
Ingénierie : Quadriplus Groupe
Paysagistes : Christophe Gautrand & Associés
Ville : Cabriès
Pays : France

Le Bâtiment Fossile à l’École de Cabriès, conçu par Amelia Tavella Architectes, s’intègre naturellement à la vallée, donnant l’impression d’avoir émergé de la terre. Son architecture minérale en terrasse se connecte au paysage, symbolisant les origines et l’identité des élèves. La conception à deux niveaux place l’école maternelle plus bas dans l’embrassement de la vallée, tandis que l’école élémentaire se trouve plus haut, face à l’horizon et aux champs, reflétant la croissance et la progression. La végétation recouvre les toits et les environs, fusionnant le bâtiment avec son cadre naturel tout en éduquant les enfants sur la nature. Conçu en harmonie avec le village et la Rue Saint-Pierre, le bâtiment préserve les vues et s’intègre parfaitement à la topographie, se dissimulant dans le paysage tel un python contorsionné. En se reconnectant au village, il favorise l’interaction communautaire à travers des espaces modulaires, notamment une salle de motricité qui se transforme en amphithéâtre pour des événements, élargissant ainsi son rôle en tant que centre social et culturel.

Bâtiment Fossile à l’École de Cabriès / Amelia Tavella Architectes

Le bâtiment apparaît simple, caractérisé par une architecture en terrasse minérale qui s’étend principalement sur un seul niveau, nichée dans le creux protecteur de la vallée. Il semble émerger de la terre pour disparaître à nouveau, rampant tel un serpent et portant l’empreinte de la pierre, de ses strates et de son identité. Cette conception transmet un message aux élèves : comprendre d’où ils viennent et qui ils sont. Le bâtiment ressemble à un fossile, comme s’il avait préexistant mais resté invisible jusqu’à présent, se fondant harmonieusement dans le paysage environnant. Le site et le bâtiment semblent s’observer silencieusement, chacun veillant secrètement sur l’autre.

Amelia Tavella aborde sa profession comme un art, refusant de séparer le lieu de savoir de la beauté. Pour elle, évoquer la beauté signifie honorer un espace qui devient un territoire familier pour l’apprentissage, tout en reconnaissant le paysage plus large qui l’entoure—un paysage qui ne doit ni être trahi ni oublié. Guidée par une éthique poétique et un sens profond de la moralité, elle conçoit avec la conscience qu’un bâtiment ne peut jamais être séparé de ce qui l’a précédé : son origine.

L’école est structurée comme une superposition de deux plateaux, symbolisant la progression des connaissances et de l’âge. L’école maternelle se trouve en bas, nichée dans l’étreinte protectrice de la vallée, tandis que l’école élémentaire, située plus haut et surplombée par le village, s’ouvre vers l’horizon et les champs environnants. La végétation recouvre les toits et encercle le bâtiment, créant une impression d’invasion naturelle qui, à son tour, éduque les jeunes esprits. Le design maintient une connexion constante avec le village au-dessus, les maisons qui lui font face, et la topographie escarpée du Piton. L’école Auguste Benoît forme une ligne protectrice, avec une allée qui reflète et prolonge la Rue Saint-Pierre. Cet espace de transition permet au bâtiment de se dissimuler subtilement et de se fondre dans le paysage, garantissant qu’il ne rompt pas l’horizon ni n’obstrue la vue de ce qui se trouve au-delà.

Le bâtiment permet une totale liberté de circulation, avec des vues qui s’étendent sans interruption. Tel un python enterré, il reste caché, se tordant et s’adaptant aux lignes de contour du paysage pour mieux se dissimuler. Lorsqu’il se révèle, il s’ouvre vers la ville, rétablissant les connexions sociales et remplissant son rôle d’espace sacré du savoir grâce à des espaces modulaires accessibles aux habitants. En reconnaissant l’école comme un lieu d’échange communautaire au-delà des heures scolaires, Amelia Tavella élargit sa fonction en transformant la salle de motricité en un espace scénique ouvert au quartier, où elle peut servir d’amphithéâtre pour des lectures, des concerts ou d’autres événements.